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De Elkodico.
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Voir (100 précédentes) (100 suivantes) (20 | 50 | 100 | 250 | 500).- Il y avait à la cour quatre seigneurs qui étaient fort honnêtes gens ; ceux-là prenaient le parti de Tity, mais ils ne s'en vantaient pas ; (← liens)
- Au contraire, ils l'exhortaient toujours à aimer le roi et la reine, et à leur être obéissant. (← liens)
- Il y avait un roi voisin qui envoya des ambassadeurs à Guinguet pour une affaire de conséquence. (← liens)
- La reine, selon la bonne coutume, ne voulut pas que Tity parût devant les ambassadeurs. (← liens)
- Elle lui dit d'aller dans une belle maison de campagne qui appartenait au roi, parce que, ajouta-t-elle, « les ambassadeurs voudront sans doute voir cette maison, et il faudra que vous en fassiez les honneurs ». (← liens)
- Cependant, Guinguet fut fort en colère, quand il apprit que son fils avait rendu la liberté à Violent, (← liens)
- Sans lui faire payer beaucoup d'argent, et ce prince avait beau lui représenter qu'il lui avait donné l'ordre d'agir comme il le voudrait, il ne pouvait lui pardonner. (← liens)
- Tity, qui aimait et respectait son père, tomba malade de chagrin de lui avoir déplu. (← liens)
- Un jour qu'il était seul dans son lit, sans penser que c'était le premier jour du mois, il vit entrer deux jolis serins par la fenêtre, (← liens)
- Et fut fort surpris lorsque ces deux serins, reprenant leurs formes naturelles, lui présentèrent la fée et sa chère Biby. (← liens)
- Il allait remercier la bonne fée, quand la reine entra dans son appartement, tenant dans ses bras un gros chat qu'elle aimait beaucoup, parce qu'il prenait les souris qui mangeaient les provisions, (← liens)
- Et qu'il ne lui coûtait rien à nourrir. (← liens)
- D'abord que la reine vit les serins, elle se fâcha de ce qu'on les laissait courir, parce que cela gâtait les meubles. (← liens)
- Le prince lui dit qu'il les ferait mettre dans une cage ; mais elle répondit qu'elle voulait qu'on les prît dans le moment, qu'elle les aimait beaucoup, et qu'elle les mangerait à son dîner. (← liens)
- Le prince désespéré eut beau prier, tous les courtisans et ses domestiques couraient après les serins, et on ne l'écoutait pas. (← liens)
- Un valet prit un balai, et fit tomber à terre la pauvre Biby. (← liens)
- Le prince se jeta hors de son lit pour la secourir ; (← liens)
- Mais il serait arrivé trop tard, car le chat de la reine s'était échappé de ses bras, et allait la tuer d'un coup de griffe, (← liens)
- Lorsque la fée, prenant tout d'un coup la figure d'un gros chien, sauta sur le chat, l'étrangla ; ensuite, elle prit aussi bien que Biby la figure d'une petite souris, (← liens)
- Et elles s'enfuirent toutes les deux par un petit trou, qui était dans un coin de la chambre. (← liens)
- Le prince était tombé évanoui à la vue du danger qu'avait couru sa chère Biby ; (← liens)
- Mais la reine n'y fit pas attention, elle n'était occupée que de la mort de son chat, pour lequel elle jetait des cris horribles : (← liens)
- Elle dit au roi qu'elle se tuerait s'il ne vengeait pas la mort de ce pauvre animal ; (← liens)
- Que Tity avait commerce avec des sorciers, pour lui donner du chagrin, et qu'elle n'aurait pas un moment de repos qu'il ne l'eût déshérité, pour donner la couronne à son frère. (← liens)
- Le roi y consentit, et lui dit que le lendemain il ferait arrêter le prince, et qu'on lui ferait son procès. (← liens)
- Le fidèle Eveillé ne s'était pas endormi dans cette occasion ; il s'était glissé dans le cabinet du roi, et vint tout de suite avertir le prince. (← liens)
- La peur qu'il avait eue lui avait ôté la fièvre, et il se disposait à monter à cheval pour se sauver, lorsqu'il vit la fée, qui lui dit : (← liens)
- « Je suis lasse des méchancetés de votre mère, et de la faiblesse de votre père ; (← liens)
- Je vais vous donner une bonne armée, allez les prendre dans leur palais, vous les mettrez dans une prison avec leur fils Mirtil, vous monterez sur le trône, et vous épouserez Biby tout de suite. (← liens)
- - Madame, dit le prince à la fée, vous savez que j'aime Biby plus que ma vie ; (← liens)
- Mais le désir de l'épouser ne me fera jamais oublier ce que je dois à mon père, et à ma mère, et j'aimerais mieux périr tout à l'heure, que de prendre les armes contre eux. (← liens)
- - Venez, que je vous embrasse, lui dit la fée ; j'ai voulu éprouver votre vertu, si vous aviez accepté mes offres, je vous aurais abandonné ; (← liens)
- Mais puisque vous avez eu le courage d'y résister, je serai toujours de vos amies, et je vais vous en donner la preuve. (← liens)
- Prenez la forme d'un vieillard, et sûr de ne pouvoir être reconnu sous cette figure, parcourez votre royaume, (← liens)
- Et vous instruirez par vous-même de toutes les injustices qu'on commet contre vos pauvres sujets, afin de les réparer quand vous serez roi ; (← liens)
- L'Eveillé, qui restera à la cour, vous rendra compte de tout ce qui arrivera pendant votre absence.» (← liens)
- Le prince obéit à la fée, et il vit des choses qui le firent frémir. (← liens)
- On vendait la justice, les gouverneurs pillaient le peuple, les grands maltraitaient les petits, et tout cela se faisait au nom du roi. (← liens)
- Au bout de deux ans, l'Eveillé lui écrivit que son père était mort, et que la reine avait voulu faire couronner son frère ; (← liens)
- Mais que les quatre seigneurs qui étaient honnêtes gens, s'y étaient opposés, parce qu'il les avait avertis qu'il était vivant, (← liens)
- Et qu'ainsi, la reine s'était sauvée avec son fils dans une province, qu'elle avait fait révolter. (← liens)
- Tity, qui avait repris sa figure, alla dans sa capitale et fut reconnu roi, après quoi il écrivit une lettre fort respectueuse à la reine, pour la prier de ne point causer de révolte : (← liens)
- Il lui offrit aussi une bonne pension pour elle et son frère Mirtil. (← liens)
- La reine, qui avait une grosse armée, lui écrivit qu'elle voulait la couronne, et qu'elle viendrait la lui arracher de dessus la tête. (← liens)
- Cette lettre ne fut pas capable de porter Tity à sortir du respect qu'il devait à la reine ; (← liens)
- Ce prince se vit donc paisible possesseur de son royaume, et il épousa la belle Biby au contentement de tous ses sujets, qui furent charmés d'avoir une si belle reine. (← liens)
- Mais cette méchante femme ayant appris que le roi Violent venait au secours de son ami Tity, avec un grand nombre de soldats, elle fut forcée d'accepter les propositions de son fils. (← liens)
- En même temps, on avertit Tity que les officiers, qu'il avait chargés d'acheter toutes les terres et les maisons qui environnaient celle de Biby, demandaient à lui parler. (← liens)
- Ils y avaient ajouté un grand jardin, et un grand parc, qui aurait été parfait, s'ils eussent pu abattre une petite maison, qui se trouvait au beau milieu d'une des allées de ce parc, (← liens)
- Il commanda qu'on les fit entrer, et ils lui montrèrent le dessein de l'ouvrage qu'ils voulaient faire en cette petite maison. (← liens)
- Et qui en gâtait la symétrie. (← liens)
- « Et pourquoi n'avez-vous pas ôté cette bicoque ? dit le roi Violent, en parlant à ces officiers et aux architectes. (← liens)
- - Seigneur, lui répondirent-ils, notre roi nous avait défendu de faire violence à personne, (← liens)
- Et il s'est trouvé un homme qui n'a jamais voulu vendre la maison, quoique nous ayons offert de la lui payer quatre fois plus qu'elle ne vaut. (← liens)
- - Si ce coquin-là était né mon sujet, je le ferais pendre, dit Violent. (← liens)
- - Vous videriez votre gobelet auparavant, dit la fée. (← liens)
- - Je crois que le gobelet ne pourrait lui sauver la vie, répondit Violent ; (← liens)
- Car enfin, n'est-il pas horrible qu'un roi ne soit pas maître dans ses Etats, (← liens)
- Et qu'il soit contraint d'abandonner un ouvrage qu'il souhaite achever, (← liens)
- Par l'obstination d'un faquin, qui devrait s'estimer trop heureux de faire sa fortune, en obligeant son maître, sans le forcer à le contraindre, ou à abandonner son dessein. (← liens)
- - Je ne ferai ni l'un ni l'autre, dit Tity, en riant, et je prétends que cette maison soit le plus grand ornement de mon parc. (← liens)
- - Oh, je vous en défie, dit Violent, elle est tellement placée, qu'elle ne peut servir qu'à le gâter. (← liens)
- - Voici ce que je ferai, dit Tity, elle sera environnée d'une muraille assez haute, pour empêcher cet homme d'entrer dans mon parc, mais pas assez pour lui ôter la vue, (← liens)
- Car il ne serait pas juste de l'enfermer comme dans une prison ; cette muraille continuera des deux côtés, et l'on y lira ces paroles, écrites en lettres d'or : (← liens)
- Un roi, qui fit bâtir ce parc, aima mieux lui laisser ce défaut, que de devenir injuste à l'égard d'un de ses sujets, en lui ravissant l'héritage de ses pères, (← liens)
- Sur lequel il n'avait d'autre droit, que celui de la force. (← liens)
- Oui, Tity, cette muraille sera ornement de votre parc, et la belle action que vous faites en l'élevant, sera ornement de votre vie. (← liens)
- Mais, madame, d'où vient que Tity se porte naturellement aux grandes vertus, dont je n'ai pas même l'idée, comme je vous l'ai dit ? (← liens)
- - Grand roi, lui répondit la fée, Tity, élevé par des parents qui ne pouvaient pas le souffrir, a toujours été contredit depuis qu'il est au monde : (← liens)
- Il s'est accoutumé par conséquent, à soumettre sa volonté à celle d'autrui dans toutes les choses indifférentes. (← liens)
- Comme il n'avait aucun pouvoir dans le royaume, pendant la vie de son père, il ne pouvait accorder aucune grâce, (← liens)
- Qu'on savait que le roi avait envie de le déshériter, les flatteurs n'ont pas daigné le gâter, parce qu'ils ne croyaient pas avoir rien à craindre, ni à espérer de lui : (← liens)
- Ils l'ont abandonné aux honnêtes gens, que le seul devoir attachait à sa personne ; (← liens)
- Et dans leur compagnie, il a appris qu'un roi, qui est maître absolu pour faire du bien, doit avoir les mains liées, lorsqu'il est question de faire du mal ; (← liens)
- Qu'il commande à des hommes libres et non à des esclaves ; (← liens)
- Que les peuples ne se sont soumis à leurs égaux, en leur donnant la couronne, que pour se donner des pères, des protecteurs aux lois, un refuge aux pauvres et aux opprimés. (← liens)
- Vous n'avez jamais entendu ces grandes vérités. (← liens)
- Devenu roi dès l'âge de douze ans, les gouverneurs, à qui l'on a confié votre éducation, n'ont pensé qu'à faire leur fortune, en gagnant vos bonnes grâces. (← liens)
- Ils ont appelé votre orgueil, noble fierté ; vos emportements, des vivacités excusables : en un mot, ils ont fait jusqu'à ce jour votre malheur, (← liens)
- Et le malheur de vos pauvres sujets, que vous avez regardés et traités en esclaves ; (← liens)
- Parce que vous pensiez, qu'ils n'étaient au monde que pour servir à vos caprices, au lieu que dans la vérité, vous n'y êtes que pour servir à les protéger, et à les défendre. » (← liens)
- Violent convint des vérités que lui disait la fée instruit de ses devoirs, il s'appliqua à se vaincre pour les remplir ; (← liens)
- Et fut encouragé dans ses bonnes résolutions, par l'exemple de Tity et de l'Eveillé, qui conservèrent sur le trône les vertus qu'ils y avaient apportées. (← liens)
- - Tout ce que je vois me confond, dit Violent ; j'avoue que je n avais pas même l'idée des vertus héroïques qui font les grands hommes. (← liens)
- Tity, étant monté sur le trône, commença par rétablir le bon ordre dans ses Etats, (← liens)
- Et pour y parvenir, il ordonna que tous ceux qui voudraient se plaindre à lui de toutes les injustices qu'on leur aurait faites, seraient les bienvenus, (← liens)
- Et il défendit aux gardes de renvoyer une seule personne qui aurait à lui parler, quand même ce serait un homme qui demanderait l'aumône ; (← liens)
- Car, disait ce bon prince, « je suis le père de tous mes sujets, des pauvres comme des riches ». (← liens)
- D'abord les courtisans ne s'effrayaient point de ce discours : ils disaient, « le roi est jeune, cela ne durera pas longtemps ; (← liens)
- Il prendra du goût pour les plaisirs, et sera forcé d'abandonner à ses favoris le soin des affaires » ; ils se trompèrent. (← liens)
- Tity ménagea si bien son temps, qu'il en eut pour tout ; d'ailleurs le soin qu'il eut de punir les premiers qui commirent des injustices, fit que personne n'osa plus s'écarter de son devoir. (← liens)
- Il avait envoyé des ambassadeurs au roi Violent, pour le remercier du secours qu'il lui avait préparé. (← liens)
- Ce prince lui fit dire qu'il serait charmé de le voir encore une fois, et que s'il voulait se rendre sur les frontières de son royaume, il y viendrait volontiers, pour lui rendre visite. (← liens)
- Comme tout était fort tranquille dans le royaume de Tity, il accepta cette partie qui convenait à un dessein qu'il avait formé : (← liens)
- C'était d'embellir la petite maison, où il avait vu sa chère Biby pour la première fois : (← liens)
- Il commanda donc à deux de ses officiers d'acheter toutes les terres qui étaient à l'entour, mais il leur défendit de forcer personne, (← liens)
- Car, disait-il, « je ne suis pas roi pour faire violence à mes sujets, et après tout, chacun doit être maître de son petit héritage ». (← liens)
- Cependant, Violent étant arrivé sur la frontière, les deux cours se réunirent ; elles étaient brillantes. (← liens)
- Violent avait mené avec lui sa fille unique, qu'on nommait Elise, qui était la plus belle fille du monde depuis que Biby était femme, et qui était aussi très bonne. (← liens)
- Tity avait mené avec lui outre son épouse, une de ses cousines, qu'on nommait Blanche et qui outre qu'elle était belle et vertueuse, avait encore beaucoup d'esprit. (← liens)