Pages qui pointent vers « Le conte du genévrier (troisième partie) »
De Elkodico.
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Voir (100 précédentes) (100 suivantes) (20 | 50 | 100 | 250 | 500).- Le petit garçon se pencha pour prendre la pomme, et alors le Diable la poussa et boum ! (← liens)
- Elle rabattit le lourd couvercle avec une telle force que la tête de l'enfant fut coupée et roula au milieu des pommes rouges. (← liens)
- Alors elle fut prise de terreur (mais alors seulement) et pensa : « Ah ! si je pouvais éloigner de moi ce que j'ai fait ! » (← liens)
- Elle courut dans une autre pièce, ouvrit une commode pour y prendre un foulard blanc, (← liens)
- Puis elle revint au coffre, replaça la tête sur son cou, la serra dans le foulard pour qu'on ne puisse rien voir et assit le garçon sur une chaise, devant la porte, avec une pomme dans la main. (← liens)
- La petite Marlène, sa fille, vint la retrouver dans la cuisine et lui dit, tout en tournant une cuillère dans une casserole qu'elle tenait sur le feu : (← liens)
- - Oh ! mère, mon frère est assis devant la porte et il est tout blanc ; il tient une pomme dans sa main, et quand je lui ai demandé s'il voulait me la donner, il ne m'a pas répondu. (← liens)
- J'ai peur ! (← liens)
- - Retournes-y, dit la mère, et s'il ne te répond pas, flanque-lui une bonne claque ! (← liens)
- La petite Marlène courut à la porte et demanda : « Frère, donne-moi la pomme, tu veux ? » (← liens)
- Mais il resta muet et elle lui donna une gifle bien sentie, en y mettant toutes ses petites forces. (← liens)
- La tête roula par terre et la fillette eut tellement peur qu'elle se mit à hurler en pleurant, et elle courut, toute terrifiée, vers sa mère : (← liens)
- - Oh ! mère, j'ai arraché la tête de mon frère ! (← liens)
- Elle sanglotait, sanglotait à n'en plus finir, la pauvre petite Marlène. (← liens)
- Elle en était inconsolable. (← liens)
- - Marlène, ma petite fille, qu'as-tu fait ? dit la mère. (← liens)
- Quel malheur ! Mais à présent tiens-toi tranquille et ne dis rien, que personne ne le sache, puisqu'il est trop tard pour y changer quelque chose et qu'on n'y peut rien. (← liens)
- Nous allons le faire cuire en ragoût, à la sauce brune. (← liens)
- La mère alla chercher le corps du garçonnet et le coupa en menus morceaux pour le mettre à la sauce brune et le faire cuire en ragoût. (← liens)
- Mais la petite Marlène ne voulait pas s'éloigner et pleurait, pleurait et pleurait, et ses larmes tombaient dans la marmite, tellement qu'il ne fallut pas y mettre de sel. (← liens)
- Le père rentra à la maison pour manger, se mit à table et demanda : « Où est mon fils ? » (← liens)
- La mère vint poser sur la table une pleine marmite de ragoût à la sauce brune et petite Marlène pleurait sans pouvoir s'en empêcher. (← liens)
- Une seconde fois, le père demanda « Mais où est donc mon fils ? (← liens)
- - Oh ! dit la mère, il est allé à la campagne chez sa grand-tante ; il y restera quelques jours. (← liens)
- - Mais que va-t-il faire là-bas ? demanda le père et il est parti sans seulement me dire au revoir ! (← liens)
- - Il avait tellement envie d'y aller, répondit la femme ; il m'a demandé s'il pouvait y rester six semaines et je le lui ai permis. (← liens)
- Il sera bien là-bas. (← liens)
- - Je me sens tout attristé, dit le père ; ce n'est pas bien qu'il soit parti sans rien me dire. (← liens)
- Il aurait pu quand même me dire adieu ! » (← liens)
- Tout en parlant de la sorte, le père s'était mis à manger ; mais il se tourna vers l'enfant qui pleurait et lui demanda : (← liens)
- - Marlène, mon petit, pourquoi pleures-tu ? Ton frère va revenir bientôt. (← liens)
- Puis il se tourna vers sa femme : « Ô femme, lui dit-il, quel bon plat tu as fait là ! Sers-m'en encore. » (← liens)
- Elle le resservit, mais plus il en mangeait, et plus il en voulait. (← liens)
- - Donne-m'en, donne-m'en plus, je ne veux en laisser pour personne : il me semble que tout est à moi et doit me revenir. (← liens)
- Et il mangea, mangea jusqu'à ce qu'il ne restât plus rien, suçant tous les petits os, qu'il jetait à mesure sous la table. (← liens)
- Mais la petite Marlène se leva et alla chercher dans le tiroir du bas de sa commode le plus joli foulard qu'elle avait, un beau foulard de soie, (← liens)
- Puis, quand son père eut quitté la table, elle revint ramasser tous les os et les osselets, qu'elle noua dans son foulard de soie pour les emporter dehors en pleurant à gros sanglots. (← liens)
- Elle alla et déposa son petit fardeau dans le gazon, sous le genévrier ; et quand elle l'eut mis là, soudain son coeur se sentit tout léger et elle ne pleura plus. (← liens)
- Le genévrier se mit à bouger, écartant ses branches et les resserrant ensemble, puis les ouvrant de nouveau et les refermant comme quelqu'un qui manifeste sa joie à grands gestes des mains. (← liens)
- Puis il y eut soudain comme un brouillard qui descendit de l'arbre jusqu'au sol, et au milieu de ce brouillard c'était comme du feu, (← liens)
- Et de ce feu sortit un oiseau splendide qui s'envola très haut dans les airs en chantant merveilleusement. (← liens)
- Lorsque l'oiseau eut disparu dans le ciel, le genévrier redevint comme avant, mais le foulard avec les ossements n'était plus là. (← liens)
- La petite Marlène se sentit alors toute légère et heureuse, comme si son frère était vivant ; alors elle rentra toute joyeuse à la maison, se mit à table et mangea. (← liens)
- L'oiseau qui s'était envolé si haut redescendit se poser sur la maison d'un orfèvre, et là il se mit à chanter : (← liens)
- Ma mère m'a tué ; (← liens)
- Mon père m'a mangé ; (← liens)
- Ma sœurette Marlène (← liens)
- A pris bien de la peine (← liens)
- Pour recueillir mes os jetés (← liens)
- Dessous la table, et les nouer (← liens)
- Dans son foulard de soie (← liens)
- Qu'elle a porté sous le genévrier. (← liens)
- Kywitt, kywitt, bel oiseau que je suis ! (← liens)
- L'orfèvre était à son travail, dans son atelier, occupé à fabriquer une chaînette d'or ; (← liens)
- Mais lorsqu'il entendit l'oiseau qui chantait sur son toit, cela lui parut si beau, si beau qu'il se leva précipitamment, perdit une pantoufle sur son seuil et courut ainsi jusqu'au milieu de la rue, (← liens)
- Un pied chaussé, l'autre en chaussette, son grand tablier devant lui, tenant encore dans sa main droite ses pinces à sertir, et dans la gauche la chaînette d'or ; (← liens)
- Et le soleil brillait clair dans la rue. (← liens)
- Alors il resta là et regarda le bel oiseau auquel il dit : (← liens)
- - Oiseau, que tu sais bien chanter ! Comme c'est beau ! Chante-le-moi encore une fois, ton morceau ! (← liens)
- - Non, dit l'oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien. (← liens)
- Donne-moi la chaînette d'or, et je le chanterai encore. (← liens)
- - Tiens, prends la chaînette d'or, elle est à toi, dit l'orfèvre, et maintenant chante-moi encore une fois ton beau chant. (← liens)
- L'oiseau vint prendre la chaînette d'or avec sa patte droite, se mit en face de l'orfèvre et chanta : (← liens)
- Et aussitôt il s'envola pour aller se poser sur le toit de la maison d'un cordonnier, où il chanta : (← liens)
- Le cordonnier entendit ce chant et courut en bras de chemise devant sa porte pour regarder sur son toit, et il dut mettre la main devant ses yeux pour ne pas être aveuglé par le soleil qui brillait si fort. (← liens)
- - Oiseau, lui dit-il, comme tu sais bien chanter ! (← liens)
- Il repassa sa porte et rentra chez lui pour appeler sa femme. « Femme, lui cria-t-il, viens voir un peu dehors : (← liens)
- Il y a un oiseau, regarde-le, cet oiseau qui sait si bien chanter ! (← liens)
- « Il appela aussi sa fille et les autres enfants, et encore ses commis et la servante et le valet, (← liens)
- Qui vinrent tous dans la rue et regardèrent le bel oiseau qui chantait si bien et qui était si beau, avec des plumes rouges et vertes, et du jaune autour de son cou : on aurait dit de l'or pur ; (← liens)
- Et ses yeux scintillants on aurait dit qu'il avait deux étoiles dans sa tête ! (← liens)
- - Oiseau, dit le cordonnier, maintenant chante encore une fois ton morceau. (← liens)
- - Non, dit l'oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien ; il faut que tu me fasses un cadeau. (← liens)
- - Femme, dit le cordonnier, monte au grenier : sur l'étagère la plus haute, il y a une paire de chaussures rouges ; apporte-les-moi. (← liens)
- La femme monta et rapporta les chaussures. (← liens)
- - Tiens, c'est pour toi, l'oiseau ! dit le cordonnier. Et maintenant chante encore une fois. (← liens)
- L'oiseau descendit et prit les chaussures avec sa patte gauche, puis il se envola sur le toit où il chanta : (← liens)
- Et quand il eut chanté, il s'envola, serrant la chaîne d'or dans sa patte droite et les souliers dans sa gauche, et il vola loin, (← liens)
- Loin, jusqu'à un moulin qui tournait, tac-tac, tac-tac, tac-tac, tac-tac ; (← liens)
- Et devant la porte du moulin il y avait vingt garçons meuniers qui piquaient une meule au marteau, hic-hac, hic-hac, hic-hac, (← liens)
- Pendant que tournait le moulin, tac-tac, tac-tac, tac-tac. Alors l'oiseau alla se percher dans un tilleul et commença à chanter : (← liens)
- Un premier s'arrêta et écouta : (← liens)
- Mon père m'a mangé. (← liens)
- Deux autres s'arrêtèrent et écoutèrent : (← liens)
- Ma mère m'a tué. (← liens)
- Quatre autres s'arrêtèrent à leur tour : (← liens)
- A pris bien de la peine. (← liens)
- Dans son foulard de soie. (← liens)
- A présent, ils n'étaient plus que huit à frapper encore : (← liens)
- Qu'elle a porté (← liens)
- Cinq seulement frappaient encore : (← liens)
- Sous le genévrier. (← liens)
- Le dernier, à son tour, s'est aussi arrêté et il a même encore entendu la fin. (← liens)
- - Oiseau, dit-il, ce que tu chantes bien ! Fais-moi entendre encore une fois ce que tu as chanté, je n'ai pas entendu. (← liens)
- Il n'en restait plus qu'un qui frappait du marteau : (← liens)
- - Non, dit l'oiseau, je ne chante pas deux fois pour rien. Donne-moi la meule et je chanterai encore une fois. (← liens)
- - Tu l'aurais, bien sûr, si elle était à moi tout seul, répondit le garçon meunier. (← liens)
- - S'il chante encore une fois, approuvèrent tous les autres, il est juste qu'il l'ait, et il n'a qu'à la prendre. (← liens)
- L'oiseau descendit de l'arbre et les vingt garçons meuniers, avec des leviers, soulevèrent la lourde meule, ho-hop ! ho-hop ! ho-hop ! ho-hop ! (← liens)
- Et l'oiseau passa son cou par le trou du centre, prenant la meule comme un collier avec lequel il s'envola de nouveau sur son arbre pour chanter : (← liens)